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from Cristaux de Spectre

J'aime mes sens, Quand ils saturent. J'aime le monde, Le monde brûlant, Le monde qui Me légitime, le monde Inintelligible, ce monde Accablant qui Me nidifie Dans le ridicule Et l'insignifiance. J'aime la lumière, La lumière Des zéniths multipliés, quand Elle me baigne De ses maternités. J'aime ce vide plein De mémoires d'orgasmiques De paix Et de désirs où les objets Sont rendus invisibles où Le désir, isolé, est devenu La nudité mentale La nudité portée À ma condition Sauvage Enfin Déshumanisé.

 
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from Cristaux de Spectre

Comment ai-je fait pour Apparaître dans l'invisible ? Comment la lumière A-t-elle nourrie mon sang ? Comment l'air porte-t-il Cette charge si dense ? Comment ai-je pu jusqu'alors Traverser le monde Depuis ici Sans me douter une seule fois Que je n'étais qu'une fleur ?

Comment ai-je pu à ce point Déborder d'une si dure insouciance ?

Comment filer maintenant Dans cet éther de joie ? Comment faire de cet amour Une arme maternelle pour

Chaque autre fleur.

Comment partager cela avec autre chose Que les papillons ?

 
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from Cristaux de Spectre

Je ne suis que La graine D'une épluchure,

Une promesse Depuis ma naissance, Une faille dans Mon humanité.

Je ne suis que La Terre qui Grouille hors Des agitations.

Je ne suis que ce Moins qu'un corps Qui permet D'être

La tranche invisible la pression du jet l'espace perpendiculaire le potentiel seul l'attente du présent la pensée dans l'oiseau l'horizon sa gravité dans la suspension des nuages d'une

Simplicité humble À retrouver L'implosion des mondes Convergeants Vers

Un pas de papillon.

 
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from pensées dans le mouvement

“Le regard est le miroir de l'âme”...

Il est aisé de se décharger avec des maximes abstraites. Le regard est le miroir de l'âme est une belle vérité seulement quand celle-ci est investie.

Le regard est un investissement. Il ne parle de nous seulement quand nous faisons l'effort de l'habiter. Il ne parle de nous que lorsque notre regard est traversé par un autre regard et qu'il nous est essentiel que cet autre regard trouve ce qu'il cherche, c'est à dire quelqu'un. Regarder un regard est un dialogue. C'est par la qualité d'un regard qu'on trouve l'être dans la justesse de ses états. C'est par dessus ce dialogue ineffable que la parole prend tout son sens. De la même façon, C'est par la qualité du regard que l'on reconnaît les désincarnations.

Tuto désincarnation : 1 – Déconsidérer son ressenti par la volonté seule. 2 – S'identifier à une présence extérieur comme une idée ou une voiture. 3 – Déconsidérer son ressenti jusqu'à l'oubli et y éprouver un soulagement abstrait. 4 – Entraîner son regard à la vacuité en regardant des écrans proposant des sensations désaffectées et des émotions inappropriées. 5 – Faire de cet entraînement une hygiène et une activité principale, au mieux essentielle. 6 – Perdre toute capacité de concentration et d'adaptation. 7 – Améliorer son déni pour l'appliquer dans des addictions et responsabiliser autrui. 8 – Accuser des inconnus sur votre situation permettra de tenir la barre dans l'irresponsabilité de façon tout à fait autonome et tenace.

L'enfant occidental apprend des regards. Le regard est un organe de la culture, c'est un art. Les enfants occidentaux apprennent La désincarnation. Tous les outils nécessaires sont à leur disposition.

Le théâtre ne peut être qu'une discipline littéraire et élitiste. Il doit être mystique et populaire.

 
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from Impenser #

L'espace chante. Rien n'est plus concret, Plus envoûtant et Plus juste

Que ce mystère.

C'est un chant de terre Mélangé d'éthers et De vents d'oiseaux.

Je danse les pieds Dans le moût De l'humanité. Je danse les Vapeurs animales.

Je suis du Totem des chamanes, Mon corps Aime et la joie Des feuilles du hasard est Cette partitions divine.

Le mystère est las De mes yeux ouverts. Le ventre est l'interface De la lucidité.

 
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from Cristaux de Spectre

La première fois qu'on m'a posé la question, j'ai été sidéré. Je ne savais pas pourquoi je ne savais pas ce que je voulais. Une fois perdu dans mon intimité j'ai réussi à me formuler ce que je voulais vraiment. “Je veux un cheval.” J'ai instantanément compris et admis, que ce n'était une bonne idée ni pour le cheval, ni pour moi. Depuis je ne sais pas ce que je veux, et j'en suis tout à fait soulagé.

J'ai trop besoin d'être un cheval. C'est ce que j'ai compris plus tard.

 
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from pensées dans le mouvement

Je ne sais pas si je veux être comédien. Théâtre. Le théâtre est un endroit conçu pour regarder. Pour être regardé. Theatron, c'est le lieu. Théâtre, c'est juste regarder. Pas juste regarder non. Théâtre est un mot grec. En français il n'y a pas de mot pour dire se laisser activement affecter. Alors on traduit théâtre avec un pauvre mot que même les latins n'ont pas su trouver : regarder.

Quand je suis dehors je vois bien Que personne ne sait plus regarder alors Je ne sais pas si être comédien a encore du sens.

Il y a plusieurs façon de regarder. Poser les yeux, déjà. On pose son oeil et on constate que cette chose est là. Pauvre regard triste et militaire. Je ne supporterai pas travailler pour qu'on pose, froidement, ce regard ennuyé sur mon jeu. Il y a aussi le regard accusateur. Un regard tordu où celui-là t'accuse d'être la personne qu'il n'aime pas. Il ne peux rien voir d'autre que lui-même. Ces personnes soucieuses ont des analyses perçantes et il est peu probable que mon personnage y résiste. Je ne serai plus rien qu'un comédien et jugé pour cela. Quel intérêt d'être regardé ainsi ? Faut-il travailler aussi dur à disparaitre pour qu'au final on ne s'intéresse qu'à moi ? Ces gens là ne savent pas jouer ni s'amuser. Ils aiment à valider la culture plutôt que de la vivre. Faut-il que le comédien joue pour lui-même pour que cette idée fonctionne ?

Enfant, mon grand-père m'apprenait à regarder les choses. Il me disait que regarder quelqu'un c'était une conversation. Et que mon regard devait parler de moi. Que mon interlocuteur parlait à mon regard et que mon regard c'était moi. Il m'aidait à donner vie à mon regard et quand je regardais une chose, j'invitais cette chose en moi. Si je la sequestrais dans mon corps on devenait fou tous les deux. Si je l'accueillais pour lui faire une place, dans une cohabitation aimable, elle m'accueillait à son tour et nous gagnions chacun un corps supplémentaire. Alors nous nous aimions. C'est cela le regard. C'est cela regarder. Je le sais. C'est cela le théâtre. C'est sûr. Je le sens.

Je ne sais pas si je veux être comédien. J'ai peur des regards tristes et des regards sequestrateurs.

L'art ne peut pas mourir. Le théâtre ne peut pas mourir. Mais il peut devenir tellement minuscule qu'il ne sera plus accessible qu'aux poètes.

Alors je serai poète, Un comédien minuscule, Un grand acteur du regard.

 
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from Impenser #

Pied posé ma jambe D'équilibre sa hanche Coincée par le bras De ma main fermée Empoigne la souche je Danse l'arbre.

Grille de cil mon œil De ciel file en nez De bec mes serres Serrées je suis Crécerelle je danse Vite et comme lui.

Partout mes poils Racine de tête Creusent et fouillent Les diètes du jour Mouillé d'obscures Courants de sables Les oeufs de larve je Danse Dans chaque trous.

Je danse je suis Je suis je danse Je ne suis plus Rien d'autre que danse Je danse ton corps Et ton frisson Je suis la lune Je suis sortie Je danse la joie D'être l'éclipse De mon poème

Je suis dehors Je ne suis plus Je danse seulement Je danse le monde

Je suis enfui Je suis enfin Je suis je danse.

 
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from Impenser #

Coupcoupe machette faucille J'avance coincé sous les branches comme Je rampe Mes jambes dans la terre mes hanches dans les feuilles crissantes que caressent mes mains outillées. Je tourne assez vite pour un vent suffisant qui détournent mites et fourmies. Mes dents plates piègent écrasent les tiques avant qu'elles ne piquent. Le miel colle au plaies qui s'engluent chauffent griffés de rejets d'acacias. Terreau partout je suis le cyclone aux gerbes de tiges vertes et mortes. J'avance dans l'oeil de rire libre des sittelles. Je suis la faune je suis l'écorce je suis beige et ombre l'odeur des truffes noire des terriers aux foins rares je suis le tanin de l'air de virus décomposés en broussaille de mycélium foisonnant je coupe la trace j'attend que loup me suive.

Soudain Devant moi Le ciel posé dans l'herbe Des couleur montés dans Le blanc des nivols. Devant moi La prairie rase des chevaux.

 
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from Impenser #

Il est cet l'état Réservé aux sauvages, au sorciers et aux fous.

Le lazzi

Est une prière au cosmos.

Le lazzi

Est la disparition Et La révélation De l'impensable vérité Dans La dimension originelle Du Mouvant.

Le lazzi est

L'espace Et le seul espace car l'espace Est le fruit du Mouvant.

L'humanité

Est un Lazzi géant dans un cosmos foisonnant de dimensions Que certains veulent éteindre avec un peu de sérieux tout de même.

 
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from Impenser #

Que devient le gymnaste qui comprend que Sa grâce est faite pour être jugée ?

Comment jouera le footballeur quand Il comprendra que frapper sa balle le soulagera, À chaque fois, de son enfance déloyale ?

Comment travaillera le comptable qui Verra dans le prisme précis de ses larges lentilles, Une analogie lourde et sourde, S'installer dans sa conscience. Il range et organise ses comptes car l'abstrait s'est substitué au concret et qu'il ne peut admettre Que sa vie, Est un noeud fait D'autres noeuds.

Qu'en est-il du poète qui découvre que, dans son exercice narcissique de sa participation au monde, son verbe ne vient pas de lui et s'adresse à lui ?

L'envie va toujours là où le désir est impossible. Le désir est une lune, astre mort, inaccessible et brillant, dans le ciel des obsessions.

 
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from pensées dans le mouvement

Il existe une question, confondue dans sa réponse et prise dans le cycle rétrécissant de l'extinction.

La poésie est une discipline qui dépasse la littérature. Elle est la trace d'un être qui puise dans un mouvement invisible, cherchant la trouvaille qui le transformera. La nature de cette transformation est de cette nature qui permet aux êtres de participer au monde dans sa musicalité.

Pour qu'un être trouve, il doit exister un décalage avec sa trouvaille, ceci afin qu'il l'éprouve. Avant qu'un être ne trouve, il sent cette divergence vis à vis du monde qui lui donne le sentiment de ne pas être en accord avec ce qui l'entoure. Il est comme une lavande échouée en pleine mer : Il doit résoudre et lancer ses racines au delà des eaux salée de la pensée.

Il doit résoudre. Il doit se résoudre parce qu'il est la fonction dynamique qui sort les trouvailles depuis l'univers abstrait. Il doit se résoudre soi-même et pour cela il Ne doit pas être volontaire. La volonté ne serait ici qu'un espoir voué à l’échec dans l'autorité concrète de l'absurde. Plutôt, il doit sentir, pour devenir puis devenir environnement dans la plus juste identification.

Ainsi est le mouvement de la trouvaille. Le poète vit ces introspections au-delà de lui-même, en deçà de son corps, afin de devenir ce mouvement qui le définit. Là est le poème en devenir : Une inspiration chamanique venue des dimensions Mystiques et animistes.

Puis arrive, portée par la plus fine phantasia, une faible lueur qui lui est inspirée. C'est là une vérité ineffable, une lucidité fulgurante d'une nécessité absolue : Le poème.

Il faut maintenant le porter aux destinataires ! Le trouvère n'est que le messager. Il doit dire.

La transposition de la trouvaille dans la dimension de la parole, est la blessure originelle du poète. En amenant la trouvaille tout à fait sauvage et naturelle dans la sphère du langage, celle-ci se trouve défigurée, bafouée, et devient fatalement inintelligible. Le poète, alors, se trouve à son tour incompris. C'est là sa destinée. Et plus tragique encore, le message qu'il portait sombre dans les abysses de la perversion des femmes et des hommes : leur culture.

Le poème tombe dans la fiction de l'humanité et sa nature concrète s'éteint absolument. La fiction de l'humanité n'aime pas les absurdités concrètes. Elle leur préfère le pragmatisme chaotique. Et par la masse et le poids de la culture le poème est écrasé d'insignifiance et désabusé par le privilège nostalgique d'un héritage littéraire, point d'ancrage d'un passé et d'un avenir confondu, idéal objectal du confort par l'inertie.

Le poète est charrié. Affublé d'une réputation d'être solitaire, incompris et insouciant, un fou même pas dangereux. Mais Il est en réalité un chaman, un acteur du cosmos, et L'être qui trouve le cosmos n'a plus besoin de la compagnie des êtres qui le méprisent.

Poète n'est pas un statut dans l'humanité, c'est une mission cosmique. Ce n'est pas un orgueil littéraire, c'est un bon usage de la chair, de son mouvement et une bonne considération de sa vacuité. Ces deux dernières phrases ne sont pas des mots, mais le poème d'Orphée charmant les enfers.

Et le poète ne peut être soulagé dans sa mission que lorsqu'il est considéré à priori de chaque trouvaille comme le spectre d'une loi cosmique mis en mouvement. Ce mouvement, c'est le vent qui touche le cil du poète, et ce vent restera le seul propos, invisible, de l'être qui trouve.

Sur la condition du poète contemporain, il existe une question, une réponse. Il existe une question, confondue dans sa réponse et prise dans le cycle rétrécissant de l'extinction. La pensée est chose morte. L'être trouve dans le mouvant Le vent des cils de son vivant et Dans le brouhaha de l'humanité Personne N'entend les chamans investir le silence.

Narcisse

 
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