Cristaux de Spectre

La première fois qu'on m'a posé la question, j'ai été sidéré. Je ne savais pas pourquoi je ne savais pas ce que je voulais. Une fois perdu dans mon intimité j'ai réussi à me formuler ce que je voulais vraiment. “Je veux un cheval.” J'ai instantanément compris et admis, que ce n'était une bonne idée ni pour le cheval, ni pour moi. Depuis je ne sais pas ce que je veux, et j'en suis tout à fait soulagé.

J'ai trop besoin d'être un cheval. C'est ce que j'ai compris plus tard.

Novembre sort de son lit. Il avance, faucheur, Dans les sous-bois De l’hiver toundra.

Inertie fossile glaciaire Recroquevillée – QuestioN.

Au près de la rivière et Dans un Périmètre Grandissant, L’ai r S'est pétrifié.

Les lèvres lourdes et grasses pendantes Des bêtes, Ainsi Que leur pelage moquette, Dures Se Gercent Au lapage de l’eau.

  • Le Zénith Pèse Tombe Sucé par le froid minéral des brumes. La mort qui Grince Pince Sa lame. Elle sonne les cigales et les pauvres. -

Ici, Il neige dans mon corps. Dans-moi le froid Dans-moi la neige Mon corps froid de miettes toutes petites neiges De vastes apesanteurs. -froid- La bombe qui brume et brouille Gratte frissons le duvet de ma nuque. – froid ! Porté levé par de fins filets d’air – froids ! Qui griffent l’espace de mon squelette – froid ! Je brûle l'ether du sein matière – froid ! Mes cils fébriles vibrent au rythme des flots – froids ! Troquant ma sueur contre des perles d’aiguille – froides ! Bleu de peau limpide sous Epiderme de soie fine – froac ! Vision lucide et sans aura... Je la regarde s’enfuire – glace ! Les doigts raides et le jus cassant – glace ! Squelette fragile et faille d’asile – brèche ! Par où jaillit scintillante L’âme, Glissant coulant les longs courants chauds Douceur d’avocat Fourrure serpent.

Gonflé de lourds cristaux de sang, Mon regard Ne tremble plus.

Je neige. Dans-moi l'interspace Des Suspensions dans mes Miettes de corps de neige.

L'espace des vents de l'invisible je suis La stupeur blanche où Tout coïncide où tout se Superpose mes miettes De neige je ne suis qu'une Intervalle loin des fournaises.

J'ai un trou qui tombe, J'ai faim.

Il n'y peut rien y être d'autre Que ce que je suis.

C'est à cause de cela Que je suis quelqu'un.

Si j'étais autre chose, quelque Choses d'extérieurs, Je ne serais plus rien.

Aussi sachant qu' Il peut être autre chose que ce que je suis et Cette chose là autre est Pas plus autre chose que Ce que je suis quand je Regarde ce que je suis par ce je que suis comme chose quand je me regarde parce que quand je me regarde je suis une chose pas très différente d'autre chose et c'est là que je commence aussi à être ce je que suis comme chose.

Ce que je suis, Tout fatigué que je suis, Est une confusion entre ce que je, je que ce, et Je ce que je suis tout autant que Ce que je suis ce.

Je ce suis ce que je suis enfin ce que et ce dont je suis surtout c'est ce je que je ce suis et je ce que ce je suis. Est-ce, cette chose, un conflit ?

Je suis toute chose quand je regarde ce. Toute chose est ce je ce que je suis ce que ce. Je suis chose et ce je suis plus que je suis ce. Même si à chaque fois je ce je ce suis est plus profond et plus intense je finis par être ce que je ce je que je suis, avec cette chose qui est tout à fait je ce je que ce je que ce que je suis.

Or quand que je crois Je, Ce, Que, Chose, Personne ne répond c'est bien que je suis bien là. Donc je suis cela me suffit.

Pour tout ceux dont je suis ce sachez que je ne que suis.