Impenser #

Et rendre à la parole

Avec en plus Ce désir de ne pas apprendre.

C'est certainement cela, La maturité.

J'habite dans la forêt parce que la forêt est cet endroit qui n'existe plus. Je préfère vivre dans un endroit qui n'existe plus, Plutôt que dans un endroit qui n'existe pas. Je parle bien évidemment de la fiction de l'humanité.

Dans ma forêt, je vois un chevreuil. Nous nous regardons. C'est-à-dire que nos regards échangent nos présences respectives, jusqu'à ce que nous ne soyons plus qu'une seule et même présence. Nous entendons une voix, ou plutôt même une musique, ou plus justement encore une musicalité.

Nous nous retrouvons Paisibles dans Ce regard Pluriel, à Danser la curiosité monstrueuse de L'étranger.

Je le voyais fier, Et lui me savait nu.

Dans un acte poétique pur, ce Chevreuil s'allonge face À moi. Alors

Le temps explose le temps Perd tout son sens. Je suis l'espace, la forêt, la scène, un morceau de Cosmos je suis la matière la force des champs.

J'ai une truffe.

À force de lenteur perceptive, Le voici qui s'efface parmis Les chênes, et Disparaît Dans les Parfums fauves du printemps me Laissant coi, avec Mes pensées hors gravité.

Je découvre alors que sa litière Était un sol rafraîchi de narcisses.

J'apprends alors que La sorcellerie Est la peur Des mondes qui N'existent plus.

La poésie, C'est le langage Avant la parole.

C'est l'inconscient qui se trouve Au delà, Au deçà De l'être quand il n'avait D'inconscient Que le nom. C'est l'inconscient en amont De sa création par supplantation De la pensée identifiante.

Ne pas savoir nommer Ce qui est plus évident que la terre que mes mains que mon ventre et tout ce qui me traverse et m'anime je ne sais plus nommer ce qui N'est plus à résoudre

Ne pas savoir Nommer l'amour Des êtres de ma tribu ma famille ma terre mon air mon territoire mon histoire de mon aïeul ne pas savoir nommer la matrice des Sauvage Où l'amour n'est qu'une manifestation invisible et aussi évidente omniprésente qu'une matrice du vivant des roches brûlées dans le cœur des vies Sauvages

Être un chêne sentir la piste peur d'une odeur chiffe du soleil sur l'ombre matinale d'un bruit prédateur dans le crissement des bois être en toute dimension fusionner l'espace ne pas savoir nommer entrer dans l'être concret sauvage pour ne pas savoir nommer

Dire parler prononcer écouter Sauvage Compter prévoir acheter perdre Sauvage Attendre conduire bâtir prier Sauvage Image vidéo fringues bouffe Sauvage Sauvage Sauvage Sauvage SAUVAGE !

Il y a dans l'invisible, une dimension plus concrète encore que le mystique. Il y a dans l'invisible, l'interface d'une articulation qui lie Qui lie l'être à son espace.l'être à son espace.

La parole est cette substance qui change l'essentiel en factuel Et Détériore l'espace et le concret pour ne faire de la Vérité Qu'une triste chimère intellectuelle où Fond rongée creusée trouée aBîmée La beauté.

Je me suis moi-même perdu dans l'ivresse vertigineuse et Raisonnable de La poésie littéraire.

Une fois perdu et noyé dans le charbon social de la pensée, J'ai pu constater ma Mort organique et L'extinction totale de mon lyrisme poétique.

Ce fut une extinction interminable. Ce fut une disparition douloureuse Dans une inconscience persistante.

Sortie de la matière, Il ne restait plus que le mouvement nu : « le mouvant ».

Mon ventre était son interprète, J'étais son organe. Tout n'était plus que Fantasia : Lumière chaude articulant le corps et l'esprit dans l'interface du vivant, mon humanité était poète et Ma parole maintenant Est intouchable.

Dystopie Est Destinée de la pensée.

Incapable d'être dans le présent mouvant la
Destinée désespère de Son avenir comme
Avenir confondu dans son Histoire.

L'utopie est un pharaon phantasme délirant et
Intouchable, aussi Invisible que Concret. Elle

Plonge le présent dans sa nature spacieuse dynamique où

L'être n'échappe à la tragédie que lorsqu'il Trouve L' Insouciance dans

Ne pas savoir ne peut être qu'une volonté.

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Au loin, le Visage baissé, la Lune regarde Mourir un renard.

Loin d'eux et aigri de leurs suffisance je Grignote Un gâteau choisi avec un Soin narcissique Dans les rayons De l'Intermarché.

le paillasson la paillasse : “bienvenue”.