J'habite dans la forêt.

J'habite dans la forêt parce que la forêt est cet endroit qui n'existe plus. Je préfère vivre dans un endroit qui n'existe plus, Plutôt que dans un endroit qui n'existe pas. Je parle bien évidemment de la fiction de l'humanité.

Dans ma forêt, je vois un chevreuil. Nous nous regardons. C'est-à-dire que nos regards échangent nos présences respectives, jusqu'à ce que nous ne soyons plus qu'une seule et même présence. Nous entendons une voix, ou plutôt même une musique, ou plus justement encore une musicalité.

Nous nous retrouvons Paisibles dans Ce regard Pluriel, à Danser la curiosité monstrueuse de L'étranger.

Je le voyais fier, Et lui me savait nu.

Dans un acte poétique pur, ce Chevreuil s'allonge face À moi. Alors

Le temps explose le temps Perd tout son sens. Je suis l'espace, la forêt, la scène, un morceau de Cosmos je suis la matière la force des champs.

J'ai une truffe.

À force de lenteur perceptive, Le voici qui s'efface parmis Les chênes, et Disparaît Dans les Parfums fauves du printemps me Laissant coi, avec Mes pensées hors gravité.

Je découvre alors que sa litière Était un sol rafraîchi de narcisses.

J'apprends alors que La sorcellerie Est la peur Des mondes qui N'existent plus.